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mardi 14 septembre 2010

Merci Bien


Amateurs de petit fourbi comme des très belles choses très chères, ne manquez pas d'aller chez Merci. Située boulevard Beaumarchais, le concept-store caritatif de la créatrice de Bonpoint tient ses promesses : babioles et quasi-oeuvres d'art se côtoient dans ce surprenant loft pour le plaisir de tous et des yeux.


Mille et une idées décos sont proposées à tous types de prix, depuis le masking tape coloré pour revisiter une table basse un peu terne ou des carreaux de fenêtres, aux tapis persans faussement élimés en passant par des vases en plastique multicolores.


Les plus pointu(e)s en mode se réjouiront de la sélection faite par Merci au 1er étage : Vanessa Bruno, Jérôme Dreyfus y partagent leurs portants avec des marques japonaises moins connues mais tout aussi jolies. La mode homme n'est pas en reste avec une diversité là aussi remarquable. L'ensemble de l'étage reste toutefois relativement inabordable, aussi on préfèrera s'en tenir aux vernis à ongles ou redescendre de ce petit nuage et retourner aux petits fourbis du rez-de chaussée.



Les petits fourbis, le point fort de Merci donc. Des petits cahiers, des stylos, des agendas, des post-its élégants, du fourbi en veux-tu en voilà, le (non-)nécessaire de tout bazardeux qui se respecte !

Mais le mieux reste à venir, la partie "bouquiniste" accolée au petit café de l'endroit : un mur de livres qui n'a rien à envier aux bibliothèques anglaises (il y a même l'échelle roulante pour attraper les livres en hauteur, c'est dire). En plus d'offrir un cadre feutré et chaleureux pour une collation post-shopping, cette partie n'est pas surnommée bouquiniste pour rien : les livres y sont à des prix défiants toute concurrence, vieux et moins vieux romans (il y en a même de cette rentrée littéraire), livres d'histoire, beaux ouvrages d'art, livres pour enfants ; tous y sont entre 2 et 5 euros. De quoi vous convaincre de vous asseoir confortablement ensuite dans un des fauteuils clubs de l'endroit pour savourer le nouvel ouvrage et une part de crumble.




Merci, 111 boulevard Beaumarchais

jeudi 22 juillet 2010

L'Arnacoeur / Nobody leaves baby in the corner


Il y a des films qui font regretter de ne pas avoir tenté sa chance au cinéma.
Ce sont rarement les drames façon Lars von Trier ou Ken Loach - qui font certes repartir leurs acteurs avec un Oscar mais aussi 20 ans de psychanalyse pour cause d'introspection de serial killer schrizophrène ... mais bien plutôt les bonnes grosses comédies grand public.

Allons plus loin : et si l'intensité de notre regret d'acteur était un bon, excellent même peut-être critère d'évaluation des comédies ?
Avouons-le, on aurait bien aimé assister en live à l'improvisation d'Edouard Baer dans Astérix, retenir un fourire avec la troupe du Splendid dans les Bronzés font du ski, "rester à zéro" avec Patrick et Serge dans La Vérité si je mens, jouer du saxo pour de faux dans l'église de Love Actually, se noyer dans le chewing gum avec Louis de Funès etc. et ces exemples sont autant de comédies généralement appréciées par tous.

Jugé sur ce seul critère - la jalousie profonde que vous ressentez à l'idée des franches marrades de Vanessa, Romain, François et les autres, l'Arnacoeur peut sans doute prétendre au titre d'excellente comédie.

Rappel pour les huluberlus en hibernation longue au Bhoutan, qui n'ont peut-être pas eu vent du scénario de la comédie la plus bouche-à-oreillée de l'année.
Alex est un briseur de couples professionnel : il séduit des femmes malheureuses dans leur couple, missionné par un ami, soeur, parent bienveillant(e), leur ouvre les yeux sur leur malheur, et ciao bye bye, empoche son chèque. Il est aidé d'une équipe de bras cassés de choc : sa soeur et le mari de celle-ci, interprété par le très bon François l'Embrouille, ou l'idée à 500 000 entrées du réalisateur pour attirer un public mâle difficilement tenté par le pitch sinon.
Evidemment, comme toute bonne comédie romantique, un faisceau d'événements convergents impliquant en vrac un Serbe microcéphale mangeur de noisettes, un marchand de fleurs mafieux et un van Volkswagen, bouscule un peu le cours des choses et pousse notre équipe de choc à accepter une mission tom-cruisienne : empêcher la très heureuse et amoureuse Juliette d'épouser son bright&perfectTM fiancé à J-10 des festivités.
Avec Vanessa Paradis et Romain Duris, les deux pas-si-parfaits-mais-charmants acteurs en vogue, je salivais d'avance.

L'Arnacoeur tient ses promesses. Ce film réussit à faire regretter aux femmes de 7 à 77 ans de ne pas être Vanessa Paradis, et même pas (que) pour Johnny Depp, mais surtout pour cette scène déjà culte : Dirty Dancing revisité par l'actrice et un Romain Duris au déhanché étonnament gracieux. Nous sommes toutes un peu Vanessa quand elle s'envole en saut de l'ange final portée par son Patrick Swayze des temps modernes.
La garde-robe de l'actrice vaut aussi à elle seule le détour ; habillée de pieds Chanel en cape Hermès, Vanessa Paradis défile pendant 1h20 parée de mille tenues plus élégantes les unes que les autres.

Pour les sceptiques du dancefloor, les seconds rôles vous dérideront : François L'Embrouille et Julie Ferrier assurent la partie comique un peu loufoque, tandis qu'Helena Noguerra offre une caricature de pétasse sur le retour plus vraie que nature.
Et toujours dans le rôle du gendre idéal, "L'Anglais", déjà vu dans Love Actually et Comme t'y es belle dans le même rôle, qui se place ainsi en pôle position pour récupérer la place béante que laissera bientôt Hugh Grant dans le paysage cinématographique anglais.

Le suspense dans l'Arnacoeur n'est pas haletant, et ça tombe bien car ce n'est pas pour cela qu'on allait voir le film. On y va surtout pour chantonner à voix basse avec vos voisins sur "Wake me up before you go (go)", glousser bêtement devant les frasques de François Dammiens, taper du pied en rythme sur la BO, et sortir de là l'esprit léger et le sourire jusqu'aux oreilles.

Because
IIIII haaave the time of my life .....



PS : Heureusement nobody leaves baby in the corner, donc il est encore possible de réaliser votre vieux rêve de duo dansé sur Dirty Dancing : voyez plutôt ce couple amateur qui s'est lancé : http://www.mylittleparis.com/dirty-dancing-la-video.html

mercredi 14 juillet 2010

Airnadettes !

Aurore Taupin blog Airnadette air-band
Hier j'ai découvert les Airnadettes, et depuis, c'est décidé, plus tard, quand je serai grande, je ferai du air-band !
(notez la rime)


Sceptique devant le air guitar, la air batterie et autres air-ésies d'aujourd'hui, je l'étais également à l'idée d'observer les Airnadettes en action, qui devaient intervenir en première partie d'un karaoké géant spécial "Comédies musicales" organisé au 104 à Paris. Je m'imaginais déjà reprenant en coeur avec une foule de passionnés "La chanson du cake d'amour" de Peau d'Âne, dansant synchro avec la masse sur les pas de Jennifer Beals dans Flashdance, bref, un rêve éveillé pour les irréductibles amateurs de comédies musicales un peu cul-cul-la-praloche* dont je suis. Toi qui aimes le rap et te demande pourquoi tu lis ces âneries, attends voir la suite.

Du coup, j'arrivais agacée à l'idée de cette première partie (attention, pléonasme) rasante, avec ce groupe au nom ridicule, évocateur du bichon maltais de Jacques et du brushing de Bernadette, bref l'éclate.

A peine la première note lancée, j'ai ravalé vite fait bien fait mes réticences, me suis assise dessus avec toute la dignité que me permettaient 10 minutes de râleries sur le thème de ce-groupe-naze-qui-vient-nous-polluer-les-demoiselles-de-rochefort, et comme tout le monde, je suis tombée baba du airband.

Le principe du air-band, faire semblant d'être un groupe sur scène. En l'occurence pour les Airnadettes, 7 personnages délurés qui miment tour à tour une vingtaine de chansons pour finir en apothéose sur la version complète de "Bohemian Rhapsody" de Queen. Dès la 1ère minute, on approuve des deux pouces, on applaudit des deux mains, on se trémousse des deux fesses et on sautille des deux pieds, en rythme avec le reste de l'assistance, comme vous, survoltée. Parce qu'entre la cagole des années 80 inspiration Lio, le tech(très)tonic, la rappeuse flex ou encore le rockeur des années 70 tout en rouflaquettes, chaque personnage est à mourir de rire et (d'admiration) de précision et de justesse. Sur chaque chanson, un ou deux air-chanteurs et les autres en air-musiciens : rien n'est laissé au hasard, même pas les trois petits coups de grelots d'une fin de chanson ou les choeurs.

Au bout de 5 minutes, on comprend aussi qu'en plus d'être une performance artistique assez impressionnante, les Airnadettes doivent surtout bien se bidonner en concoctant tout ça, et ça ça parle à la chanteuse de salle de bain qui est en nous. On est presque jaloux en les voyant refaire "Mel, assieds toi, faut qu'j'te parle, j'ai passé ma journée dans le noioioioioir, Mel, je le sens, je le sais, je le suis, il se fout de moi" (Diam's en duo avec Vitaa pour toi, inculte) mais pas autant que sur Bohemian Rhapsody, hymne du air-band par excellence, chanson sur laquelle on a tous forcément un jour ou l'autre un peu air-chanter nous aussi.

On est ébaubi pendant 30 minutes d'un spectacle intense et loufoque, qui reprend des classiques de tous les genres, rap, rock, variétoche, et même classiques avec la mélodie d'Amélie Poulain, porté par le champion du monde d'air guitar, Gunther Love.
On sort de là en se disant qu'avec toutes nos imitations de Whitney Houston en salle de bains, on aurait quand même pu avoir l'idée de air-chanter avant, parce que c'est une sacré bonne idée. On jette un dernier coup d'oeil à Gunther Love et ses acolytes encore en pleine représentation pour se rendre compte que le air-band, c'est un peu + que chanter Elvis en play-back, c'est une vraie performance artistique, et même un métier. Alors, chapeau très bas et longue vie aux Airnadettes !
kjslgkjs
Un extrait parmi d'autres :


* je dis ça pour me dédouaner, mais en fait, les mots "chefs d'oeuvre" correspondent plus réalistiquement à ce que je pense de tout ça

mardi 22 juin 2010

Poignante Journée de la Jupe

 Aurore Taupin Blog Journée de la Jupe
Toi qui cherches un film drôle, passe ton chemin
Car aujourd'hui, La Journée de la Jupe est à l'honneur.

Loin d'être comique, ce film qui a valu son 5ème César à Isabelle Adjani, joue plutôt sur le registre inverse en nous offrant 80 minutes bouleversantes, émouvantes, même choquantes parfois. Car n'ayons pas peur du mot, ce film est poignant. Pas dans le sens nanar-lacrymal du terme, mais dans son acception la plus pure et la plus dure : éprouvant et douloureusement émouvant.

vendredi 28 mai 2010

Carrie on

Aurore Taupin Blog Sex and the city 2

Apres 5 mois, soit 150 jours, 3600 heures, 216 000 minutes, 12 690 000 secondes de longue attente, hier, 27 Mai, j'été voir le film tant attendu, Sex and the City 2. Bon, certes, je ne suis pas une puriste, je n'ai pas été le voir à minuit zéro une ; j'ai attendu de finir ma journée de travail avant le grand saut dans le monde merveilleux de Carrie Bradshaw.

Je vous le dis comme je le pense, c'est une D-E-C-E-P-T-I-O-N.

Fan inconditionnelle de la série, j'avais aimé dans le premier film la fidélité à l'esprit de la série qui soufflait dedans : personnages complexes et attachants, plastiques non parfaites, histoires touchantes de bonheurs et de difficultés ordinaires, un scenario rythmé. Chacun pouvait prendre un peu ce qui lui plaisait des personnalités des 4 héroïnes : le romantisme de Charlotte, la démesure de Samantha, le pragmatisme de Miranda, l'humour de Carrie … On saupoudrait le tout d'un peu de glamour new-yorkais avec force stilettos, sacs à main et robes de créateurs et on obtenait une série totalement addictive.

Sex and the City, c'était donc un bon gros gâteau, qui aurait pu sembler indigeste au premier abord, mais qui en fait se faisait léger et succulent au fil des saisons, enthousiasmant les fans du monde entier, au nombre desquel(le ?)s je comptais.

Le problème de Sex and the City 2, c'est qu'ils n'ont gardé que le nappage « fringues-sexe-girly », et c'est bien connu, le glaçage trop chocolat, à force, ca étouffe et ca écœure. Il manque le cœur de la série, le génoise du gâteau pour rester dans des métaphores culinaires, à savoir des petites histoires frappées au coin du bon sens avec des vrais (et parfois moins vrais) problèmes de New Yorkaises de leur âge.

On ne retrouve rien de ce qui faisait le sel de la série : Carrie se fait la compliquée l'indécise, bref la bad girl de son couple (alors qu'on aimait tant que Big endosse ce rôle), Charlotte ne pense qu' à ses enfants et s'encroute dans un rôle de ménagère de moins de 50 ans (où sont passées les belles ambitions de l'ancienne galeriste ?), Samantha se caricature elle-même (c'est dire), Miranda devient enfin normale (mais du coup, son cote psycho-rigide-judgemental nous manque un peu).

Je sais qu'elles n'y peuvent pas grand-chose, mais en plus, elles ont pris un coup de vieux terrible : Miranda devient de loin la mieux, pour vous dire ! Carrie s'est fait refaire les seins, ce qui est visuellement dérangeant par rapport aux saisons précédentes, surtout qu'elle enchaine bustier sur bustier ; Charlotte a le teint brouillé, Samantha a l'air lifté, et tous les autres protagonistes sont globalement orange fluo d'abus d'autobronzant …

Surtout, niveau propagande anti-Moyen-Orient, « les arabes sont des sauvages arriérés », on est gâté, on en remet une couche niveau glaçage indigeste. On se doutait bien qu'avec une histoire sensée se passer à Abu Dhabi, on n'échapperait pas aux cliches mille-et-une-nuits, avec moult robes djellabas, turbans, broderies orientales etc. Au lieu de contourner le problème pudiquement, le film nous ressert une louche de morale américano-américaine sur la femme voilée qui s'émancipe en portant de la haute couture en veux-tu en voila sous son niqab. Ca m'a fait penser à ces films de propagande à peine masquée des années 60-80 où les Russes étaient systématiquement les méchants et cruels communistes, comme dans Docteur Jivago ou les premiers James Bond (qui sont souvent quand même de bons fils, on notera)

Je ne peux pas totalement discréditer SATC2 car, c'est sur, on passe un bon moment, malgré le trop-plein d'absurdités scénaristiques ; notamment ce moment complètement irréaliste, où elles se changent trois fois durant un trip à dos de chameau dans le désert … et loin de porter des tenues de randonneuses du désert qui auraient pu justifier les changements vestimentaires, elles gardent fidèlement escarpins, robes longues, sacs à main etc. Je passe sur la tenue d'exploratrice-missionnaire en Afrique de Miranda pour se rendre au souk, qui fait très colonisateur sur le retour, et celle de Carrie, en jupe à traine totalement inappropriée pour la même ballade…

Allez-y pour vous faire votre petite idée, et pour voir Charlotte tomber de chameau.

jeudi 29 avril 2010

LOL Project

Aurore Taupin A-List Blog LOL Project Dans la famille des rassemblements d’inconnus orchestrés par Facebook et autres réseaux sociaux en vogue, le LOL Project se démarque nettement.

L’idée de David Ken, photographe de mode anglais ? Vous offrir un fou rire en échange d’une photo de vous, qui viendra s’ajouter a sa galerie de portraits hilares. Un échange de bons procédés, qui permettra à la fin de constituer une fantastique collection de bonne humeur.

La très bonne nouvelle, c’est que n’importe qui, de 4 à 99 ans, peut participer. Une seule condition, avoir 30 minutes de votre temps à consacrer au shooting, temps surement nécessaire pour faire rire aux éclats les différents modèles, sans avoir auparavant oublié de s’inscrire sur le groupe Facebook du projet :

http://www.facebook.com/group.php?gid=256533444992&v=info#!/group.php?gid=256533444992

Le shooting a lieu Rue de Richelieu dans le 1er arrondissement.

Un projet qui fait (sou)rire !

http://www.davidken.com/

mercredi 21 avril 2010

Billy

Aurore Taupin Blog A-List Billy Elliot

S'il y a bien un spectacle à ne pas manquer sur Broadway, c'est celui-ci : Billy Elliot


Profitant d'un nuage de cendres ayant retardé les spectateurs initiaux, j'ai pu aller voir hier ce show hors du commun. L'histoire est bien connue et appréciée de tous ; Billy Elliot, préado du nord charbonneux de l'Angleterre, tente de faire accepter à son entourage de mineurs son désir d'avenir dans la danse classique. A tout cela s'ajoutent plein de personnages truculents : la grand-mère fofolle, le frère gréviste idéaliste, le meilleur ami qui aime se déguiser en fille avec les robes de sa sœur, le père déboussolé qui ne sait plus bien quels conseils donner à son fils et enfin la géniale prof de danse qui, lasse de ses petites danseuses balourdes, voit en Billy un petit prodige sur lequel elle aime à projeter ses rêves de gloire.

On est surtout interpellé par la presence de tant d'enfants talentueux sur scène : à commencer par le fantastique interprète de Billy Elliot lui-même, qui tour a tour, chante, danse, joue avec l'accent du nord de l'Angleterre, fait des claquettes, portant sur ses frêles épaules toute la pièce. (Rassurez-vous, cinq « Billy » se relaient pour assurer le rôle tous les soirs de la semaine). Les petites danseuses sont également impressionnantes de technique et de précision malgre leur trés jeune âge (la plus vieille ne devait pas avoir plus de 12 ans, et les plus jeunes semblaient à peine avoir l'âge de raison).


La mise en scene est époustouflante, avec des jeux de décors millimetrés mais si subtils qu'on se demande souvent comment le decor a été changé sans que l'on s'en rende compte. Omniprésentes, les chaises constituent une part importante de la scène, utilisées tour à tour par les jeunes danseuses, les grévistes pour leurs barricades, et Billy pour parfaire son apprentissage des techniques de pirouette.


Certaines scènes nous transportent complètement, notamment la scène où Billy et son double « adulte » évoluent en parallèle sur une chorégraphie classique qui s'achève dans les airs.


On ressort avec des étoiles dans les yeux et la ferme intention de se mettre dès le lendemain aux claquettes !

lundi 12 avril 2010

Vincere ?

Aurore Taupin Blog A-List Vincere

J'avais déjà remarqué qu'il existe deux sortes de bandes annonces qui peuvent vous laisser suspicieux : celles qui semblent annoncer un navet et celles qui paraissent révéler toute l'histoire du film. Hier, j'en ai découvert une troisième sorte : la bande-annonce racoleuse et un peu mensongère. En effet, à en croire celle de Vincere, le film comptait relater l'histoire de la femme cachée et bafouée de Mussolini, Ida Dalser, condamnée au silence par l'enfermement dans un asile après un parcours terrible pour tenter de faire reconnaitre son identité et celle de son fils. Jusque-là tout va bien, on se réjouissait d'avance à l'idée d'un nouveau crime à mettre sur le compte du dictateur italien avec la pointe de romantisme et de tragédie qui font les succès au cinéma.

L'histoire en quelques phrases. Ida Dalser s'éprend de Benito Mussolini et ne remarque pas, pendant qu'elle tombe éperdument amoureuse de lui, que lui, monstre froid d'ambition, n'a aucune considération pour elle : point de départ de la tragédie. Littéralement aveuglée par l'amour, la malheureuse va jusqu'à vendre tous ses biens pour aider Benito à monter son tristement fameux journal « Il Popolo di Italia », en échange de quoi, elle ne lui demande que de lui dire enfin qu'il l'aime – pour vous donner une idée de la relation saine qu'entretiennent nos deux personnages. Quelques années plus tard, elle apprend le même jour qu'elle est enceinte et que Mussolini est déjà marié avec l' « officielle » Rachele Guidi et l'heureux père d'un enfant.
A partir de là, descente aux enfers pour la belle Ida ; elle qui rêvait de révolution et de faste aux côtés du Duce, se voit ignorée par celui-ci, rejetée par sa cour, privée de toute légitimité. Obstacle au spectacle de la parfaite famille fasciste de Mussolini, notre héroïne se voit donc menacer de l'asile si elle ne se tait pas, et part donc vivre chez sa sœur, sans perdre toutefois ces convictions (persuasions ?) sur son identité. Des lors, Ida devient « obsédée », s'obstinant à répéter à son fils qu'il est le fils de Mussolini malgré les dangers. Car n'oublions pas que dans ces années la, Mussolini est l'idole nationale, et prétendre avoir un enfant de lui devait être aussi à la mode que se réclamer de Michael Jackson aujourd'hui ; et à moins d'en apporter des preuves, vous êtes donc soit folle, soit opportuniste.
Ida finit par franchir la ligne jaune en tentant une dernière fois de confronter le Duce, et sera emmenée à l'asile. Le spectateur, déjà perplexe quant à cette attitude suicidaire, commence à vraiment à se demander s'il ne s'est pas trompé de camp depuis le début en se positionnant dans celui d'Ida : n'est-elle pas vraiment folle ? Le spectateur commence à se douter qu'il a été mené en bateau avec cette scène particulièrement crispante de l'entretien de sortie d'asile d'Ida, où après avoir répondu correctement aux différentes questions des médecins, elle finit en déclinant son identité ; « Ida Dasler, mère de Benito Albino Mussolini, fils de Benito Mussolini, dont je suis la femme », signant son retour a la case « enfermement ». Ida restera donc à l'asile, ne verra plus jamais son fils, qui lui-même deviendra fou, persuadé d'être le fils du Duce et tous deux mourront dans les années 30, oubliés de tous.

Le problème de Vincere (mais peut-être aussi son tour de force), c'est que le spectateur, tout au long du film, ne sait pas, ne sait plus, quelle est la position défendue dans le film : est-on du coté d'Ida Dalser, victime d'un Mussolini machiavélique, prêt à écraser quiconque se mettrait dans son chemin vers la gloire ? Pourtant le film dresse un portrait de la jeune fille auquel il est difficile d'adhérer tant sa folie ordinaire est déroutante. Mais alors quel est l'objectif de ce film, s'il ne cherche qu'à montrer la force de séduction du Duce et sa propension à transformer certaines femmes en véritables groupies éprises ? Bref, on est un peu perdu, on ne sait plus si c'est du lard ou du cochon, et ce n'est pas très agréable.

On s'attendait à voir la saga du combat d'une héroïne ordinaire dans les années noires de l'Italie ; on observe pendant 2h30 celle d'une femme perdue, qui passe d'une inconscience amoureuse déjà agaçante à une folie complète totalement déroutante. Enervé par cette fausse héroïne et indigné de pouvoir envisager prendre parti pour Mussolini, on ne sait plus dans quel camp être, et ca nous met en rogne ce flottement. Pour finir, on notera la façon habile de nous leurrer dans la bande annonce avec des images d'une scène de mariage entre Ida et Benito, qui correspondent seulement dans le film … à un rêve d'Ida !!!

Toutefois, rendons à Marco Bellochio ce qui lui est du : malgré une histoire chaotique, le film est un petit bijou d'esthétique, mêlant images d'archives de l'Italie fasciste, et scènes de cinéma à l'ancienne (The Kid de Charlie Chaplin entre autres), on est captivé du début à la fin, notamment grâce au fantastique jeu d'actrice de la belle Giovanna Mezzogiorno, déjà repérée dans le très bon L'Utimo Baccio (Juste un Baiser).

En tout cas, un film qui ne laisse pas indifférent, avec pour preuve, le long débat avec mes différents accompagnateurs à la sortie du cinéma ; certains le trouveront romantique, ambitieux, métaphorique, d'autres le trouveront (et c'est mon cas) anecdotique, indécis et agaçant ; tout autant de raisons d'aller le voir !


L'avis de Telerama : http://www.telerama.fr/cinema/films/vincere,391336,critique.php



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