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jeudi 9 décembre 2010

Apocalypse Now


Il y a des jours comme ça où on se sent de force à défier les éléments, à aller au front de l'apocalypse ; et une fois qu'on y est, face aux éléments, on se demande sincèrement quelle témérité saugrenue nous a prise ...

Le mercredi 8 décembre faisait partie de ces jours-là. Déjà, quand l'info principale à la radio devient la météo ou le point info trafic, on devrait toujours se méfier et "reporter notre trajet à plus tard" comme le recommandent tous les journalistes de France et de Navarre sur les ondes.

Mais bon, ayant mis 45 minutes en patinant à peine, pour faire le trajet aller Paris-Jouy, je présumais un peu trop de mes forces de résistance aux éléments et m'engageais alors sur le trajet retour. Heureusement, pas complètement inconsciente, je me faisais cette fois accompagnée d'une personne autrement meilleur pilote que moi sur la neige. (En même temps, quiconque m'a jamais vu conduire, sait que je ne conduis que des boites autos, ce qui déjà m'enlève à peu près toute prétention au titre de meilleure pilote, sur quelque surface que ce soit).

Il neige à gros flocons, les voitures patinent dans une valse hésitante, Nicole de France Bleu Paris te répète que tu es vraiment un sale égoïste d'aller rajouter ta pierre à l'édifice du merdier routier, mais non, on continue, forts de notre bon droit à la route, même sans chaines, ni pneus neige (ni même batterie de portable, sinon ça serait moins drôle).

Pour toi qui ne connaît pas la N118 jusque dans ses moindres virages et son tronçon Sèvres-Vauhallan, voici donc un petit croquis, une petite coupe en tranche façon tectonique des plaques, pour te faire visualiser le problème de dénivelés à l'origine de tous nos malheurs sur cette route.

Un premier regard suffit pour constater que le prétendant au Paris-Vauhallan pouvait toujours aller se-brosser-Martine s'il espérait franchir avec sa Golf GTI toute suréquipée qu'elle soit, les fameuses côtes de la N118 sans pneus neige ni chaînes. De toute façon, deux poids lourds ont rapidement coupé court à leurs prétentions en allant patiner en crabe jusqu'au milieu de la chaussée devant la côte de Vauhallan, dans une synchronisation parfaite pour bloquer entièrement la voie pour plusieurs dizaines d'heures.

Après 3h30 pour atteindre le radar de Bièvres, celui situé à 1km de notre point d'entrée sur la N118, l'esprit de la neige commence peu à peu à fondre sur les automobilistes avec plus ou moins de conséquences étonnantes. 1 voiture sur 3 décide purement et simplement d'abandonner la course, occasionnant un exode de petits bonhommes en gilet jaune, qu'ils mettent pour sa racheter une bonne conscience après avoir enfreint le seul interdit catégorique de France Bleu Paris, i.e abandonner son véhicule sur la chaussée. On se demande encore où comptaient aller à pied, dans le blizzard ces braves petits conducteurs, sur cette route de Bièvres, éloignée de toute zone résidentielle ou commerciale ...

Heureusement, quelques événements cocasses viennent aussi vous distraire, vous automobilistes résignés qui prenez votre mal en patience, notamment le passage de cette homme à contre-sens des voitures, avançant chaussures de ski au pied, bâtons et skis sur les épaules. Chapeau bas, penser à prendre ses skis le jour de la toundra du millénaire ...

Au fil des heures, vous vous familiarisez avec Nicole et Arnaud de France Bleu Paris 107.1, qui, ils le signalent eux-mêmes, n'ont jamais eu autant d'auditeurs sur leur fréquence, grâce à leur point info trafic précis toutes les 12 minutes. Vous vous surprenez à rester sur France Bleu 107.1 même entre les points infos trafic, pour être sûrs de ne pas louper le prochain, même si vous ne savez plus vraiment ce que vous voulez entendre : une explication à votre immobilité complète depuis bientôt 5h, ou une annonce d'amélioration qui sera aussitôt démentie par les prévisions de verglas et l'immobilité toujours complète 1h plus tard....

Entre deux points infos trafic, vous créez une intimité formidable avec vos voisins de galère à l'occasion d'une pause pipi entre deux portières. Puis, l'esprit de la neige fond encore un peu plus sur les esprits, et quand vous voyez passer un homme qui remonte la file de voiture à bicyclette, béret sur la tête, vous vous demandez si l'esprit de la neige ne vous a pas court-circuité un fusible lors d'un assoupissement entre deux points infos traffic.

Pour ne pas gaspiller toute l'essence, vous alternez période "up" moteur-allumé-radio-chauffage, et période "down" (juste radio, faudrait quand même pas louper le point info trafic), jusqu'à ce que le froid commence à vous grignoter les orteils. Pour passer le temps, vous regardez successivement "Le Diner de Cons" puis "Taxi", le choix des films reflétant clairement l'état d'esprit dans lequel vous êtes : il vous faut de la distraction ! Et vous louez le Ciel d'avoir un Mac dans la voiture et pas un PC qui vous aurait claqué dans les doigts au bout de 20 min pour cause de batterie faible, ce qui vous aurait sans doute conduit à un état d'abattement sans pareil.

Mr Pignon, Juste Leblanc, et Emilien ayant rempli leur office (vous changer les idées), on reprend ensuite le rythme up-and-down classique, au son de la douce voix de Nicole de France Bleu 107.1, qui anime "On fait la route ensemble", émission désormais culte pour tout naufragé de la route du 8 décembre 2010. "On fait la route ensemble", c'est l'émission emblématique de la "composante pot-de-chambre" : elle accueille des auditeurs en ligne, pour qu'ils racontent leurs galères, s'en plaignent longuement et férocement, pestent contre leur voisin de route qui a essayé de le doubler, invectivent Brice Hortefeux et tout ce qui ressemble de près ou de loin à une personne en uniforme sur les routes ; leur but n'étant absolument pas d'informer les autres auditeurs de l'état de la route mais bel et bien de déverser ce trop-plein d'énervement, de haine, de bouillonnement intérieur sur quelqu'un qui n'a rien fait mais est au chaud derrière son micro et c'est déjà trop : Nicole. (Vous avez compris, je pense "la composante pot-de-chambre", le déversoir ...)

Parfois, entre deux plaintes, un brave automobiliste appelle gentimentpour proposer un itinéraire bis intéressant, ou comme Guy-le-chauffeur-de-taxi pour faire une analyse de la neige. On sait donc désormais qu'en début d'après-midi ce mercredi 8 décembre est tombée une neige plutôt dite "de printemps" bientôt remplacée par une neige "de février", "légère, elle monte vers le ciel quand le vent secoue les branches; mais elle tient également beaucoup mieux au sol et se transformera d'ici peu en verglas". Après ses prévisions optimistes, vous arrêtez France Bleu 107.1, c'est trop déprimant.

Finalement, 9h30 plus tard, la longue longue longue file de voitures entame un mouvement, "Victoire", criez-vous, "on roule au pas!!!". Plus vous avancez, plus vous découvrez un paysage de jour d'après : voitures abandonnées en travers de la route, enlisées dans la neige, percutées dans la barrière de sécurité. Vous vous frayez un chemin glissant au milieu de ces carcasses vides, pas franchement rassurantes et des poids lourds arrêtés au bord de la route. Parfois, il faut que les passagers des voitures devant vous poussent des voitures arrêtées en plein milieu de la chaussée ... Vous vous émerveillez devant cette envie de rentrer au plus vite chez soi qui prend le visage de la solidarité ...

Finalement, le slalom prend fin à hauteur de Vélizy, où d'un coup, vous découvrez la N118 entièrement déserte ; peu d'automobilistes ayant eu le courage de pousser le slalom jusque là, restés enlisés dans la neige, patinant sur le verglas un peu plus bas, ils ont presque tous abandonnés leur voiture avant d'arriver à la partie déneigée de la route. Il aurait suffi d'un CRS bien avisé pour dire aux gens, "hé dans 30 mètres, vous y êtes, c'est déneigé, courage les gars", pour débloquer l'ensemble de la route, mais il faut croire que les 2000 policiers déployés en Ile de France par Brice H. avaient mieux à faire que de débloquer un des axes principaux d'arrivée et de départ de Paris.

Le trajet se finit en beauté, sur la descente de Sèvres, petite patinoire abordée en douceur par les conducteurs pourtant échaudés par 10h d'immobilisme.

Et ce matin, en ouvrant chez vous votre calendrier de l'avent Kinder, vous savez pourquoi vous avez bravé 11h durant les éléments ...

mardi 16 novembre 2010

L'importance d'être inconstant


Après, comme tout un chacun, moult années d'évolution aux côtés du genre humain, il en ressort une constante particulièrement délicieuse de celui : l'insatisfaction chronique.
Loin d'être une tare, celle-ci est à l'origine de sûrement bien des phénomènes qui nous ont fait nous élever de notre condition de bonobos de l'ère glaciaire aux personnes incroyablement civilisées que nous sommes aujourd'hui. Cette insatisfaction est d'ailleurs sûrement à l'origine de la sauvegarde d'un certain nombre d'industries naguère florissantes : qui irait encore acheter son journal si le J.T de Jean-Pierre Pernault thème "actu et terroir" satisfaisait pleinement notre demande d'infos quotidiennes ? Qui irait encore au cinéma ou au théâtre si on se contentait du téléfilm du jeudi soir pour combler notre besoin de divertissement ?

Ne nous faisons pas d'illusions, cette insatisfaction est chronique et persistante : même avec un (Master)chef à nos fourneaux, on jettera toujours un oeil, l'air de rien, dans l'assiette du voisin pour vérifier qu'elle n'est pas mieux garnie (ou dressée, nouveau vocabulaire de téléspectatrice assidue de Masterchef)
(2 références en 2 lignes, on aura compris que cette émission est totalement addictive ; message à Nonce Paolini : à quand la saison 2 ?)
Et, de même que l'herbe est toujours plus verte dans le pré du voisin, le cheveu est toujours plus lisse, plus long, plus blond sur la tête de la voisine. Le capillaire, ou l'incarnation concrète de l'insatisfaction sus-mentionnée, alimente nombre de plaintes irraisonnées, et fait ainsile bonheur de nos amis coiffeurs, qui font leur miel de notre inconstance.
Les blondes envient le piquant des brunes, qu'elles-mêmes vendraient cher (balayage+couleur) pour avoir l'éclat des premières. A coups de ridicule qui ne tue pas (i.e, une heure le cheveu en papillotte sous un casque chauffant), chacun accède à ses désirs, en oubliant qu'à 50 ans, on voudra tous être blonds pour cacher les (premiers) cheveux blancs.

Plus irremédiable, mais tout aussi sujet à débats, couleurs des yeux, métabolisme et ô combien maudit atavisme familial alimentent les discussions sans fin sur les envies des uns et des autres, avec force théories irrationnelles sur les défauts de leurs propres attributs.
Ainsi, combien de discussions sur les avantages de la femme-poire vs. sa rivale la femme-pomme ? (équivalent masculin du dilemme, pour toi qui ne comprends pas ces considérations fruitées : poignées d'amour vs calvitie ?) ... Pour en conclure que, ô rage, ô désespoir, on peut être poire ET pomme (ou chauve ET "confortable").

Théorie de mon cru vivement critiquée par exemple sur les yeux clairs : outre la disharmonie de couleurs que cela crée dans le visage (bleu/vert-chair-rouge de la bouche -brun ou blond des cheveux), cela rend extrêêêêêmement mal-aisé toute tentative d'habillement avec plus d'une couleur (sans parler du maquillage, mais comme j'ai déjà perdu la moitié des suffrages jusqu'ici, je m'arrêterai là). Devant vos airs compatissants (?), avouons que cette théorie remporte jusqu'ici peu de soutien, voire plutôt une foule de critiques, évidemment irrecevables car émanant de personnes aux yeux marrons (CQFD).
(Cette histoire d'harmonie colorielle n'est peut-être pas sans lien avec une passion déjà mentionnée pour les mascaras de couleur bleue ou verte ... A méditer).

Enfin, quel bon voyant n'a pas souhaité, même un instant, porter des lunettes un jour ? Pour le regretter dès la première annonce de la découverte de sa myopie/presbytie/etc. et le constat terrible que porter des lunettes, c'est surtout pas pratique.
Version -mais-qu'est-ce-qui-nous-a-pris de ce premier exemple, avec ... l'appareil dentaire, dont on a tous un peu rêvé à la récré en voyant la copine arborer fièrement ses bagues en alu, ... pour finalement pleurer de douleur à la pose des celles-ci et à la vue du sourire qui nous vaudra sûrement le doux sobriquet de "Tchernobyl" pour les 12 prochains mois.

Tant que cela donnera encore une foule d'anecdotes, saluons donc l'importance d'être inconstant !

lundi 4 octobre 2010

Toute dernière fois, toute toute dernière fois

Après des années de récriminations contre la tyrannie du début des cours à 8h15, les plats infects de cantine, les heures de colle pour bavardage intempestif en fond de classe et les bulletins de note à faire signer, pof, un jour, ça vous tombe dessus sans crier gare : la dernière rentrée scolaire.

Tout à nos souvenirs de vacances et à l'excitation des retrouvailles, on en oublie un peu vite que cette appréhension de veille de rentrée scolaire, ce petit noeud à l'estomac qui les a toutes précédées depuis 20 ans, apprécions-les bien, car c'est la dernière fois.

Bien qu'impatient de quitter les bancs de cette école qu'on a tant haï les matins pluvieux et les jours de mauvaise note, on se prend à savourer ces questions auxquelles on n'aura plus jamais à répondre: "T'as un emploi du temps sympa ?", "Tu sors à quelle heure le jeudi ?", "Il est bien ton prof de Marketing ?".

Certes, ça fait longtemps qu'on a laissé derrière nous les Choco BN de la récré, les affaires de sport au fond du cartable, le carnet de correspondance à faire signer, les verbes irréguliers d'anglais pour l'interro du lundi, l'ardoise pour le calcul mental et les mots des copines dans les agendas, mais ça fait quand même un petit pincement de se dire que dans la vie qui nous attend, il n'y aura plus personne pour souder au pistolet à colle les chaises au sol en cours de dessin, improviser une chorégraphie en plein cours ou organiser un jeté de ballons de baudruche sur un prof pour éviter une interro vâche une veille de vacances (enfin semble-t-il, mais certains patrons sont peut-être plus marrants que d'autre).

Profitons donc encore un peu des professeurs, des relevés de note, du séjour au ski universitaire et autres listes d'excellence, avant qu'ils ne deviennent patrons, Evaluation de Fin d'Année (EFA), séminaires et bonus.

Même si elle a un peu un arrière-goût de Prince écrabouillé au fond du cartable, cette rentrée nostalgique permet surtout de se laisser encore un an pour se préparer sans regret à notre dernier jour de (grand) écolier...

mercredi 29 septembre 2010

La ritournelle du financier


Chaque métier a son jargon ...


Jean : - Il faut qu'on commence à se pencher sur le dossier Duval. Tu as lancé le modèle ? La NDA est signée ?

Marine : -Pour le modèle, tu regardes le BP bottom-top ou top-bottom, parce que si la topline est flat, du coup je ne sais pas si ça vaut la peine ... ?

Jean : - C'est sûr qu'on est pas mal challengé sur les COGS mais ça vaut la peine de les scraper pour le moment pour garder un bon TRI, non ?

Lucas : - Cncernant les covenants de la boîte, on n'est pas loin de les breacher, du coup faudrait discuter avec le DAF d'un moyen de revoir l'agreement avant de ...

Jean : - ... ça me fait penser, excuse-moi ; pour le financement, y'a un staple qui s'organise mais je suis en train de discuter avec Lombard pour un mix senior-mezzanine ; le problème c'est que le management veut pas dépasser 4.5x de levier, donc ça fait dans les 450 bps. Intègre ça dans le modèle et dis leur de se speeder pour les covenants, le closing approche.

Marine : - Rapport au management package, on doit rediscuter avec eux sur les options et les BSPCE et quelques incentives. Là on n'est pas du tout en ligne avec ce qui était prévu et la term sheet ne convient toujours pas.

Jean : - Il faut que ça soit square sinon ils n'accepteront pas ; je vais organiser une réunion one-to-one avec le DG à la rentrée.

Marine : - Aujourd'hui, ils ont de bons cashflows mais j'ai peur qu'avec autant de dettes, on ait du mal à sortir avec un désendettement complet. Et si on veut vendre à un stratégique avec un bon X-Cap, ça va être la main issue.

Lucas : - En tout cas, il va falloir streamliner leur portefeuille parce ce n'est pas avec tous leurs non-core qu'on va en tirer un ANR positif ...

Jean : - ... ni un carried interest digne du mal qu'on se donne ! Bon allez, il va falloir cruncher tout ça. Je veux un premier draft très high level pour demain matin.





... où on découvre encore une fois, que le mot "crunch" peut signifier bien d'autres choses qu'une tablette de chocolat.

... que le management package ne doit pas faire (que) vulgairement référence aux attributs masculins du management

... qu'un levier n'est pas uniquement une technique physique de soulèvement des objets

... qu'une mezzanine peut être autre chose qu'une façon polie de désigner une pièce basse de plafond


etc...


etc...

mardi 7 septembre 2010

L'art et la manière d'être Marilyn M.


Gérard Darel, qui n'en est pas à son premier coup marketing de génie, vient de ressortir le fameux pull de Marilyn Monroe, celui dans lequel elle se trémousse sur "My heart belongs to Daddy" dans une chorégraphie étonnamment espiègle pour un titre aussi prude . (La vidéo par ici : http://www.youtube.com/watch?v=3QKK47bK_WA)
sgsgsg
Alors, nous, gente féminine avertie, on se dit chouettos, à moi la Marilynade (i.e acte de transformation en Marilyn Monroe, pour toi qui ne l'aurais pas compris). On se frotte les mains, on retrousse nos fashion babines et on se rêve déjà en maîtresse secrète de JFK à lui susurrer langoureusement des "Happy Birthday Mr President" et tout le tintouin 60's dans l'air du temps.
sgsgsg
Halte là ! A y regarder de plus près, ce pull n'est après tout qu'un gros pull bleu en laine torsadée, qui ne risque pas d'émoustiller grand chose à part votre carte bleue chauffée à blanc. Vous voyez déjà l'oeil goguenard de votre frère, qui ne manquera pas de vous assommer d'un "il te manquait justement quelque chose pour descendre les poubelles", phrase que vous essayerez, sans succès, d'accueillir avec un flegme tout britannique.
sgsgsg
Et, faut voir que la Miss Monroe, toute précurseuse du legging qu'elle est, le fameux pull, elle le porte juste avec des collants, et nous quand on s'imagine ainsi attifée, on visualise plus Bridget Jones courant après Mark Darcy dans la neige que la moue sensuelle de Norma Jean*.
sgsgsg
Mais en même temps, force est de constater qu'avec le pull en question, pour aller faire sa Marilyn, c'est facile, pas besoin d'aller faire voler sa robe sur une bouche de métro, de danser en fourreau lamé avec Fred Astaire ou de jouer de l'ukélélé comme dans "Certains l'aiment chaud".
sgsgsg
Du coup, entre le glamour et la facilité, notre coeur balance et ça gamberge sec pour statuer définitivement sur le pull à torsades. (C'est le moment, où un lecteur de sexe masculin commence à trouver que ça fait beaucoup d'énergie intellectuelle dépenser pour rien, et on est pas loin de l'approuver, toute femme futile que nous sommes).
sgsgg
Laissons donc le temps à tout cela de décanter, entre temps un tailleur Jackie O. ou une robe Bardot aura peut-être surgi pour faire l'ombre au pull de Marilyn ...


* Norma Jean Baker : le vrai nom de Marilyn

mardi 24 août 2010

Je tâtonne en Teuton



Ils sont forts ces Teutons car ils ont toujours un mot plus précis et plus vrai pour désigner des choses qui nous demandent 12 propositions subordonnées relatives en français.

"Schadenfreude" en est un exemple parfait ; et si ce mot existait dans notre douce langue de mangeurs de grenouilles, ce post ferait sans doute la moitié de sa taille actuelle.
Donc.

Schadenfreude, pour les non-germanophones et tous les germanophones qui ont jeté l'éponge après 4-5 ans de tentatives vaines de maîtrise des déclinaisons à l'accusatif, d'apprentissage laborieux des genres des mots, d'antisèches pour éviter la confusion tragique entre der Mensch (l'homme) et das Mensch (la prostituée), de traductions approximatives et d'umlaut mal placés ..., bref, Schadenfreude, ça veut dire "celui qui se réjouit du malheur des autres".

Et il se réjouissait sûrement de mon malheur de germanophone acharnée, ce cruel étourdi qui m'acheva un jour d'un "Mais ça ne sert à rien de faire de l'allemand, tous les Allemands parlent parfaitement anglais". Boum. Comme assommée par une bibliothèque de dictionnaires franco-teutons, je vacillais sous le poids de cette atroce nouvelle. What the **** !!! Sept ans dédiés à la langue de Goethe, à ces mille et unes subtilités, aux 10 tomes de grammaire qu'il faut maîtriser avant de pouvoir formuler un enchaînement basique sujet-verbe-complément, autant d'efforts pour le même résultat qu'un bon vieux visionnage de séries en VO.

Alors, bon, on essaye de se raisonner, on inspire profondément et on tente de faire un décompte appliqué de toutes les utilités de ce bel enseignement.
* On peut regarder en VO et - presque - sans sous-titres Goodbye Lenin et Das Leben der Anderen (La vie des autres, hé patate, si t'avais fait de l'allemand, hé hé ... je schadenfreude à mort)
* Chantonner sur Tokyo Hotel et Nina Hagen en faisant croire, que non, ce n'est pas un gloubiboulga informe qu'on prononce, mais que d'ailleurs leurs textes sont pas mal ...
* Comprendre quelques (bribes de) phrases de Angela à Nico lors des sommets européens avant même la traduction de l'interprète - ouais ouais
* Lire Nietzsche dans le texte ... euh non en fait, mais parait que même les Allemands le font pas trop

...


Je crois que la longue liste s'arrête là.


On pourrait ajouter à ces utilités une faculté de concentration extrême tirée de l'astucieuse construction de la phrase allemande, qui veut que le verbe soit toujours à la fin de la celle-ci. A l'écoute d'une longue phrase, ça occasionne des séances d'une sorte d'apnée de concentration intense sur le moment où %*!#&, il va tomber ce %*!#&, de verbe que je comprenne enfin quelque chose à ce qu'on me raconte.
(Et idem quand on parle, cette histoire de verbe en fin de phrase, c'est une véritable épée de Damoclès, ça vous menace comme une retenue dans une addition à 12 chiffres pendant toute la phrase, et arrivé à la fin de celle-ci, vous ne vous rappelez même plus quel verbe, ou quel temps, ou quel accord vous vouliez utiliser ; du coup pas étonnant qu'on se cantonne à des enchaînements basiques sujet-complément-verbe).

Ne reste donc plus aux germanophones démissionnaires dont je suis, qu'à aller porter la mauvaise nouvelle, et devenir à leur tour des Schadenfreude ... Pour les autres, il reste encore des dizaines de cas particuliers d'utilisation de la proposition "zu", des milliers de mots aux genres traitres comme "le table" ou "la garage" à apprendre, et tout autant de moments de fierté devant leur sinon parfaite du moins bonne maîtrise de cette langue revêche.

mardi 20 juillet 2010

Chanson d'un jour d'été




J'hésitais, j'attendais, soupçonnant encore une traître feinte de siouxxx de cette satanée météo, mais non, là, après 15 jours de franche canicule, je crois qu'on est dedans

...

...

dans quoi ? Bah dans l'été, sacré nom d'un petit bonhomme !


Les symptômes de ce bouleversement climatique et social chronique sont tous là :

* Pas fous, les oiseaux ont arrêté de gazouiller pour aller s'ombrager le plumage sous des feuillages plus cléments. Seule la cigale, butée et bornée, va encore chanter tout l'été

* La moitié du sexe féminin arbore un ventre bombé de future procréatrice, tandis que l'autre moitié virevolte en imprimé liberty, combishorts et tropéziennes (pas la tarte, les chaussures)

* On se surprend à avoir des envies furtives d'acheter Voici, le petit plaisir inavouable de l'été. On apprend dans la presse à scandales, la vie des autres qui s'étalent, et oui Jean-Jacques, on aime ça.

* On gobe les Oenobiol à la louche en espérant rattraper le teint caramel de la copine bien avisée qui a commencé la cure depuis mars.

* La gente masculine carbure à la salade sans sauce, placebo bien connu contre les effets de la culpabilité à retardement pour les bières de l'hiver, en vue de l'épreuve attendue du maillot

* On se convainc tant bien que mal, que deux tartinages quotidiens pas trop intensifs à J-5 vont suffire à notre crème raffermissante-minceur-moi-en-mieux pour faire son effet.

* On se prend à chantonner "Summer Nights", "les Sunlights des tropiques", "Laladirladada" et autres hymnes estivaux

* Après s'être dit pendant 6 mois que cette année, c'est décidé,on capitalise solairement : bronzage à l'ombre, SPF 50 et tout le tintouin, on finit par s'exposer béatement le visage à la fenêtre de notre bureau dès le premier rayon de soleil, en faisant varier l'angle de la chaise à roulettes pour dorer bras et jambes en flux tendus, l'Huile Prodigieuse sous le coude pour un effet accéléré. Ou comment perdre toute crédibilité quand endormie en position d'adoration du soleil, votre chef arrive inopinément dans votre bureau pour un petit update sur le dossier en cours.

* Comme le touriste assiège la ville, vous voilà reconvertie en photographe d'appoint, polyglotte baragouineur par obligation, poteau indicateur parlant de la Eiffel Tower, technicien occasionnel de borne Velib' ...

* Saison de liberté par excellence, l'été signe la fin des inhibitions traditionnelles, et sacrifie sur l'autel des tentatives fashions le chic et l'élégance, pour le plus grand déplaisir de vos yeux, à la plage comme à la ville. On voit donc fleurir nombre d'approximations vestimentaires : trikini en crochet aux relents de Paris Hilton 2007, mini-short-culotte taille haute plus connu sous le nom de ma-cellulite-et-moi-à-l'-assaut-de-la-ville, les combis-pantalons à motif léopard, le sarouel qui fait sac, les sabots, les tongs-bottes, les casquettes visières ...

Heureusement, le vent de liberté estival ne souffle pas que sur les esprits des modeuses en mal d'idées. L'heure est surtout à la farniente, l'oisiveté, l'insouciance, la légèreté, au bon bouquin sur lequel on s'endort au soleil sous son parasol pour une petite sieste sans conséquences ...

A défaut de profiter de vacances pour certains ... profitons donc de l'été !!!

Je valide l’inscription de ce blog au service Paperblog sous le pseudo auroretaupin


jeudi 8 juillet 2010

Délicieusement vulgaire ?

Aurore Taupin blog Délicieusement vulgaire Les détails choc pas chic
J'avoue, j'aime le mascara coloré

C'est comme ça, chacun a droit à son petit truc de mauvais goût, son péché mignon un peu cheap.
That's my thing, let it go.

Attention ! Il est seulement question d'un (UN!) petit (PETIT!) détail de goût douteux, pas la panoplie cagole-du-sud, contour des lèvres et tout le tintouin !


Donc.
J'avoue, j'aime le mascara de couleur, vert, bleu et peut-être même violet si j'avais une soirée année 80.
J'ai une amie, c'est les créoles, une autre les soutiens gorges apparents noirs sous blanc, encore une autre le percing au nombril etc. etc.

Car c'est tellement facile de succomber à un accessoire un peu limite. La notion-clé c'est le "un peu trop" pour savoir si vous en êtes ou pas : un sac un peu trop frangé, un vernis un peu trop flashy, des sandales un peu trop strassées, un bronzage un peu trop intense.
Pour confirmer votre intuition, demandez-vous si ce petit détail un rien vulgaire pourrait être à la mode demain. On a vu le retour en force du sabot, du léopard, de la Casio dôôô-rée alors pourquoi pas le strass demain ?

Le tout, c'est 1/ d'assumer votre petit détail mais uniquement en été et 2/ de pratiquer le mauvais goût avec des wagons à marchandises de modération pour juste un rien de délicieusement vulgaire qui fait passer instantanément de la dame patronnesse à la personne bien dans son époque, qui assume ses fashion faux-pas et ses penchants douteux.
Parce que bon, Kate Moss, la fille de l'an 2000, la it girl à copier, elle est bien gentille mais les mini-shorts et les bottes de loqueteuse, ça n'est pas non plus la grande classe, alors qu'on ne vienne pas nous sermonner là-dessus après.

Du coup, pour être un peu border, mais que des cils, donc l'honneur est sauf ; j'ai ce vieux mascara-gloss (gaussez-vous devant ma crédulité marketing) Givenchy vert qui habille, que dis-je, sublime juste mes cils d'un reflet émeraude. Ça me donne moi l'impression de transgresser un interdit mathusalémien des règles de l'élégance et de me vautrer allègrement dans les principes du chic parisien, mais cela reste quand même invisible aux yeux du quasi-reste du monde et m'épargne des remarques acerbes sur ma tendance cagole du jour

Autres détails du genre pour satisfaire un vieux penchant pour des touches de mauvais goût : la soie brillante, un coup de gloss pailleté, des bottes un peu trop courtes ... (je me restreins pour ma part à mon mascara-gloss) et c'est déjà pas mal )

Personne n'est parfait ...

mardi 6 juillet 2010

De l'importance de la jugeote

Aurore Taupin blog L'importance de la jugeote

Y'a des jours comme ça où on fait l'expérience de la jugeote dans la douleur, et où on se dit qu'on aurait mieux fait de rester à roupiller sec sous la couette plutôt qu'affronter l'humiliation qui nous attend.

Ne faites pas semblant de ne pas voir de quoi je parle ... Si si, ces moments dont on se souvient en rougissant mais avec le sourire aux lèvres, et qui alimentent pour votre entourage un puits sans fin d'anecdotes croustibat-qui peut les battre.



Exemples variés mais tous véridiques (pas tous de moi, heureusement, on a un quota limite d'âneries par vie humaine)

* Le jour où, allant voir votre ophtalmo pour une vue déclinante, on vous diagnostique un bête échange de lentilles. Finalement, mettre la droite sur l'oeil droit et la gauche sur l'oeil gauche, une bonne idée à 90 Euros

* Le jour où vous avez retrouvé vos clefs que vous cherchiez depuis une semaine ... dans votre frigo dans le bac à salades. Et pourquoi pas là ...

* Le jour où, enfin motivée pour aller vous galber le cuissot au cours d'aérobic, vous découvrez en arrivant que ce n'est pas le sac avec vos tennis, mais celui avec vos chaussures à talons que vous avez pris. Ou comment l'inconscient fait bien les choses.

* Le jour où vous avez coincé et émincé votre veste dans le broyeur à papier électrique, en avance de 3 ans sur la tendance du "frangé"

* Le jour où vous avez confondu tsunami et tiramisu ("ah c'est horrible, ce qui se passe avec le tiramisu là en Asie"). Mais promis, c'est votre langue qui a fourché

* Le jour où votre portable, si pratiquement rangé dans votre poche arrière de jean, a fini sa course au fond de la cuvette des toilettes. Dilemme de la récupération de l'objet. (Anecdote beaucoup plus répandue qu'on ne le pense)

* Le jour où, in extremis, on vous a expliqué que l'aluminium, dans un four à micro-ondes, ça explose. (et que le feu ça mouille, et l'eau ça brûle)


Je suis sûre qu'il y en a plein d'autres, mais celles-ci devraient déjà suffire à faire déculpabiliser un bataillon de gaffeurs inconditionnels

N'hésitez pas à faire partager vos petites histoires peu glorieuses
(bon ok, dis comme ça, ça n'invite pas grandement à la confidence mais bon, n'hésitez pas quand même)

(Pour ceux qui hésitent, regardez l'image qui illustre l'article)






mercredi 30 juin 2010

3,2,1 ... Soldez !

Aurore Taupin blog Les soldes activité sportive
Qu'est-ce qu'il est très frustrant de manquer quand on travaille fin juin ???
Et la gente féminine de s'exclamer comme une seule femme : les soldes, pardi !

(Bonne intuition aussi pour tous ceux qui pensait à la Coupe du Monde de foot, car
1- c'est vrai que je regrette de ne pas pouvoir pleinement participer à l'euphorie footballistique qui agite le pays depuis quelques semaines, (cf. http://auroretaupin.blogspot.com/2010/06/oh-les-champions_19.html)
2- les deux réponses ne sont pas totalement dénuées de points communs, toutes deux relevant de la compétition sportive)


En effet, l'année de la shop-athlète est rythmée par deux temps forts, soldes d'été et soldes d'hiver, grand chelem de la discipline, complété deci delà par de petites épreuves de ventes privées.

De la même façon que le footballeur professionnel lace ses crampons avant le match, la shop-athlète possède tout un attirail sophistiqué pour se lancer à l'assaut de ses compétitrices. La règle d'or de la coureuse de soldes, c'est bien sûr la chaussure plate (même si certaines argueront qu'un talon de 12 peut être une arme redoutable contre le pied de votre voisine si preste à attraper ce petit pull en cachemire à moins 50, qui vous faisait de l'oeil depuis l'entrée dans le magasin).
La chaussure plate se doit en plus d'être facile à enlever et remettre pour permettre, tel un biathlète sur linoléum, d'alterner période de marche à pas rapide (voire de course) et pause-essayage-chaussures.

La sportive accomplie sait qu'il faut également compter sur une tenue , aéro, que dis-je !! magasino-dynamique ; à bannir donc, pantalons, manteaux et gilets qui entravent un essayage optimisé d'autres vêtements. La vraie, la grande, la très grande shop-athlète sait qu'il lui faut prévoir jupe et fin débardeur, technique connue d'entre les pros sous le doux nom d' "Evite-cabines", puisqu'elle permet très astucieusement d'essayer à peu près tous les vêtements sans avoir besoin de recourir à un espace d'intimité ; pantalon sous la jupe, t-shirt et gilet sur le débardeur, robe par-dessus le tout ; on optimise, on optimise.

On évite aussi les grands sacs ou autre accessoire encombrant, pour s'assurer une prise en main parfaite des différentes cibles d'achat. Une fois les cibles repérées et agrippées solidement, il sera alors grand temps pour le "passage au stand", pause à l'espace détente pris d'assaut pour les moins expérimentées, ou au rayon literie et canapés pour les plus habituées, pause qui permet à la fois de reprendre son souffle au milieu de la compétition mais aussi de faire un point sur les cibles en main. Le "passage au stand" se solde souvent par l'abandon pur et simple de celles-ci, heureuses trouvailles pour les prochaines compétitrices de passage dans le secteur. Comme dirait Charlotte York, "one woman's dirt is another woman's treasure", philosophie de la solde par excellence.
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Comme dans chaque sport, le coup d'envoi est donné par un arbitre incorruptible ; dans ce cas de figure, l'ouvreur du grand magasin ; qui siffle également la fin de compétition chaque soir à 19h30, si l'épuisement n'a pas encore achevé toutes les participantes.

Des stratégies en équipe ont été plus d'une fois mentionnées pour remporter l'une ou l'autre des compétitions annuelles. A ce jour, ces stratégies n'ont pas encore portées leurs fruits. La compétition continue donc de se jouer principalement en individuel.
(J'ai moi-même tenté une fois une petite vente privée en binôme radio-téléguidé ; tel une aventurière de Fort Boyard, je décrivais patiemment et envoyais photos sur photos à ma correspondante pour lui soumettre des cibles d'achat. Expérience assez vaine, qui s'est soldée par zéro trophée vestimentaire et une cheville presque foulée (en train d'essayer des stilettos YSL, portable à la main, j'ai tenté de courir après une concurrente qui venait de me piquer un de mes sacs-à-main cibles, manquant du coup de me prendre les pieds dans les anses de 10 autres sacs abandonnés là par une concurrente peu scrupuleuse))
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Reste enfin la triche, malheureusement inhérente au monde de la compétition de haut niveau et qui n'épargne pas la discipline de la shop-athlète. A ce jour, est considéré comme une enfreinte aux règles qui régissent les soldes d'été, tout acte de corruption d'une vendeuse, connue précédemment ou non par l'intéressé, en vue d'une mise de côté d'articles pouvant être considérés comme des cibles d'achat pour les autres compétitrices. De même, le repérage et l'essayage trop intensifs d'articles dans les jours précédant la compétition, sont apparentés à un délit d'initiée, sanctionné normalement par l'exclusion de la joueuse.
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A la veille du coup d'envoi, les règles ayant ainsi été rappelées, je voudrais donc souhaiter bonne chance à toutes les participantes (et maudire toutes les traîtresses qui m'abandonnent à mon forfait pour cause de travail)


Que la meilleure gagne !

...

...

Maintenant fini pour le fair-play


...

BRANLE-BAS DE COMBAT !!!!!
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samedi 19 juin 2010

Oh les champions !

 Aurore Taupin Blog Coupe du Monde Oh les Champions Comme apparemment 3 Français sur 4, je m'étais convertie en téléspectactrice fidèle du Mondial 2010. Un léger ennui à mon stage, couplé à un intérêt (presque) jamais démenti pour cette compétition sportive, avaient fini par faire de moi une de ces quasi-incollables sur la date des matchs, la composition des équipes, les défauts du nouveau ballon, la longueur des chaussettes des joueurs etc. J'avais même téléchargé l'appli Iphone spécial Mondial et regardé sur Youtube des résumés des principaux matchs de qualification pour jauger un peu nos adversaires, c'est dire comme j'étais prête à affronter, Pringles et télécommande en main, cette Coupe du Monde 2010.

mardi 15 juin 2010

Tête en l'air

 Aurore Taupin Blog Tête en l'air
Mi-nostalgique, mi-impatient(e), c'est ce que l'on ressent sans doute au retour en mère-patrie après une absence assez longue.
Pour ma part, malgré une charge de bagages éléphantesque à traîner à travers la ville, je tentais de me convaincre des bienfaits de ce retour en France, énumérant mentalement tous les petits plaisirs de la vie parisienne que je m'en allais retrouver. Je frétillais donc d'avance au souvenir de ces terrasses de café ensoleillées de cette fin de printemps, je me figurais déjà Parisiens et Parisiennes dansant et chantant à travers la ville parés de mille habits colorés (inspirés sans nul doute par trop de visionnages des films de Michel Legrand), je salivais d'avance sur les baguettes de pain, macarons et autres mets typiques de ma douce France.

jeudi 10 juin 2010

Skinny-fat

 Aurore Taupin Blog Skinny-fatQu'est-ce qu'un skinny-fat ?
Un skinny-fat, c'est vous, c'est moi, c'est probablement votre voisin de bureau, ou toute autre personne ayant une physionomie comprise entre le beach-volleyeur professionnel et le lanceur de poids.
Car skinny-fat est le surnom donné par les Américains à la morphologie européenne majoritaire, à savoir des tours de taille, hanches, bras etc. plutôt petits, couplés à une relative non-fermeté (voire même mollesse) des chairs.

lundi 7 juin 2010

5 mois, 2 jours et des poussières

Aurore Taupin Blog 5 mois à New York

Demain s'achèvera ma vie de fille active à New York ; je ne sais pas trop encore si je dois m'en réjouir ou m'en plaindre, mais nul doute que la nostalgie reviendra m'étreindre à mon arrivée en mère-patrie.

Parce que New York, ca ne se quitte pas comme ca …


5 mois que je me glisse dans le moule, et petit à petit, je me suis surprise à réviser mes habitudes françaises à la sauce New York et à parsemer mon quotidien de petits rituels manhattaniens. Autant de petits détails qui me font prendre toute la mesure de ma franche intégration dans le mode de vie américain.



jeudi 27 mai 2010

Style & the City

Aurore Taupin blog Style and the City

Cela a été dit, redit et re-redit, mais n’ayons pas peur de la redite : le style de l’Américain moyen, c’est tout un poème. C’est parfois fleuri, parfois austère, souvent étonnant, rarement coordonné mais presque toujours sujet à commentaires.


Commençons par l’homme, le New yorkais pressé, qui, dès potron-minet, saute dans son train en provenance du New Jersey, pochette à portable bien accrochée à la ceinture, la cravate trop courte au vent, le café a la main et la chemise parée à toute transpiration insidieuse grâce à un t-shirt astucieusement porté dessous. Cette description suffit normalement à faire comprendre que la notion-clé pour notre ami Brandon, c’est le CONFORT ; avoir tout à portée de main, n’envisager les choses que dans une vision utilitariste plutôt qu’esthétique, voila bien la façon américaine de raisonner un habillement de tous les jours. Dans cette optique, reste le mystère des chaussures à bouts carres et à large bords de semelles ; peut-être offrent-elles une meilleure résistance à l’air et un appui plus solide de la pointe du doigt de pied quand, en retard, Brandon doit courir et sauter frénétiquement pour attraper last minute son train de retour vers Jersey City… Je ne vois guère que cette explication pour justifier le port de telles atrocités.


La femme, Brenda est un sujet plus intéressant, car plus complexe. Il m’a fallu plusieurs mois pour comprendre que celle-ci s’habille en fonction de deux critères ; le premier of course, reste le confort (on n’est pas des bêtes), mais pas seulement, puisque Brenda aime se vêtir en fonction du dégagement du ciel. Grand bleu, et la voici en tongs, nonobstant le froid glacial de ce mois de février … Ce théorème a une exception, qui, une fois n’est pas coutume, confirme la règle : la New-Yorkaise porte des lunettes de soleil, été comme hiver, à l’intérieur comme à l’extérieur, par grand soleil et par temps de pluie. Brandon n’est pas en reste, le penchant masculin de cette coutume étant le port de couvre-chef ; rien que ce matin, j’ai encore dénombré moult casquettes, bérets, bonnets et borsalino sur le quai du métro, alors que le temps, ni très froid (bonnets ?), ni très chaud (casquettes ?), ne nécessite un tel accessoire.


Je jetterai un voile pudique sur l’accordance de quelques tenues telles que la mini-jupe, le bustier moulant ou le legging-pantalon avec certaines morphologies penchant franchement vers un large surpoids. A noter, qu’ici, le legging est considéré comme un pantalon comme un autre, qui se porte donc sans autre vêtement qu’un t-shirt. Avant d’accéder au point d’orgue du look US, une dernière digression sur … les ongles de Brenda ; tout d’abord, ils se doivent d’être exagérément longs, de préférence faux, agrémentés d’un vernis d’une couleur interdite (i.e bleu, vert, jaune), ou pire parfois de strass et petits dessins (jusqu'à présent, mon meilleur souvenir reste celui d’un ongle décoré d’un palmier sur fond de coucher de soleil)


Point d’orgue, comme promis, la basket blanche, accessoire indispensable de toute New-Yorkaise qui souhaite bouncer à travers la ville. Cette vilaine chaussure semble donner à Brenda le souffle conquérant, que nous avons, nous, françaises, escarpins aux pieds. La Nike bien enfilée, l’Américaine s’avance sure d’elle dans la ville (elle ne sera pas en retard, elle peut courir avec ses chaussures aérodynamiques) ; du haut de la semelle de sa blanche sneaker, elle domine la city ; elle ne se pose pas (trop) de questions sur l’élégance d’un ensemble jupe-baskets, car ainsi chaussée, Brenda a des ailes, Brenda chante la vie, elle danse la vie, elle dit merci a la vie, … mais elle enfile tout de même bien prestement ses ballerines à bouts carres en arrivant à son bureau, pour rester raccord avec Boss Brandon en réunion.

mercredi 19 mai 2010

Moi, Blake, Anne, Jack et les autres

Aurore Taupin Blog Célébrités à New York
Vivre à New York présente plein de charmes et avantages, mais ce qui reste encore à mes yeux le plus étonnant concerne la densité au kilomètre-carré de stars et personnes connues. Lectrice assidue de ces magazines hautement intellectuels, qu’on appelle « féminins », j’avais déjà une petite idée des illustres rencontres que je pourrais faire au détour d’un gratte-ciel, entre deux de ces fameux tournages qui peuplent la ville à partir du mois d’avril. Apres 5 mois à New York, je ne compte donc plus (enfin si, justement) toutes les célébrités croisées dans les rues si huppées du Village ou de l’Upper West Side ; mon âme de midinette s’épanouissant pleinement dans cet environnement un peu pailleté, contrastant d'autant plus fortement avec l’austérité de mon cadre de travail quotidien.

A l’exception d’Emma de Caunes, voisine de table d’un de mes premiers brunchs, d'Aure Atika vue dans un hotel chic de Soho, ou d’Arnaud Lemaire (mais si, vous savez le microcéphale copain de Claire Chazal, présentateur de ce nouveau navet du PAF, «L’amour est aveugle »), les personnes croisées sont souvent très en phase avec l’idée qu’on se fait de la ville, souvent des artistes deja croisés dans des films ou séries fortement associés à la Grosse Pomme.

Je ne vous raconte donc pas mon émoi quand, allant tranquillement au Starbucks, qui m’ouvre la porte ? Dan Humphrey de Gossip Girl (1er whaou, midinette, je vous avais prévenus) ; toujours sous le choc de cette rencontre portière avec le new-yorkais emblématique par excellence, j’avance flageolante pour me retrouver dans la queue juste derrière … Serena (2eme whaou, on n’est midinette ou on ne l’est pas). Hyper-solidaire dans mes mondanités, j’ai voulu en informer mon amie qui m’attendait dehors par un texto bien senti (« Dan vient de m’ouvrir la porte, je fais la queue derrière Serena. XOXO. A.), sans succès, celle-ci ayant oublié son portable. Peu importe ; je suis désormais en mesure de confirmer que Serena, ou Blake Lively de son doux nom, est à la hauteur des fantasmes qu’elle fait naitre chez les protagonistes males de la série, étant tout simplement sublime. (Pour nous rassurer, gente féminine, constatons que Blake a aussi eu un âge difficile, où le mauvais gout le disputait à la niaiserie: http://img.news-de-stars.com/blake-lively/blake-lively-en-2007-une-ado-ravissante_39254_w460.jpg )

Mes pérégrinations ne s’arretent pas la, puisqu’en quittant le cadre sex-and-the-city-esque de la Boom Boom Room au début de mon séjour, j’ai entr-apercu Marc Jacobs, créateur phare ici, à l’origine d’en moyenne un sac sur deux en circulation dans New York, qui dinait avec son ami ? amant ? mari ? J’ai hesité puis renoncé à lui exhiber fierement tous mes accessoires de sa marque par le menu ; midinette mais pas groupie.

Restaient encore deux rencontres assez inattendues, toujours au détour d'une rue, avec tout d'abord Anne Hathaway, l'actrice du Diable s'habille en Prada, film emblématique de la fashion-élite new-yorkaise et de son gourou Anna Wintour, petite Anne méconnaissable de normalité et de simplicité sur cette 6th Ave bondée. Et enfin, j'ai nommé, Jack "copy that" Bauer, Kiefer Sutherland en personne, qui bondissait tel son personnage de 24 depuis une voiture noire vers un immeuble de Soho, surement en route vers un prochain tournage des aventures de l'agent du CTU. Bref, un peu de glamour, un peu de gros bras, un peu de paillettes, la journée classique à New York est souvent plus exotique qu'à Paris !

Gros regret jusqu'à présent, manque à mon palmares de rencontres fortuites, la New-Yorkaise par excellence pour toute personne de sexe féminin de ma génération, Carrie Bradshaw, a.k.a Sarah Jessica Parker. Mon institut de beauté essaye de me faire croire depuis le jour 1 qu'elle vient elle aussi chez eux mais je n'y crois pas une seconde. Comme si SJP n'avait pas des petites mains pour lui faire tout ca chez elles devant son éléphantesque dressing, pendant qu'elle couve du regard Marion Loretta et Tabitha Hodge (qui ne sont pas ses chiens mais bien ses deux jumelles)?

A défaut de rencontrer Miss Bradshaw en live, je me rejouis donc à l'idée de la retrouver bientot virtuellement dans le surement niais mais rejouissant Sex and The City 2.

lundi 3 mai 2010

Mind the gap

Aurore Taupin Blog Mind the Gap

Apres quelques mois ici, la visite de quelques fellow compatriotes m’a permis de me rendre encore un peu plus compte de toutes ces petites choses qui font la spécificité (le charme ?) de New York, et que je commençais déjà à ne plus remarquer, petite New-Yorkaise en devenir. Il est d’ailleurs tout à fait appréciable de constater qu’après peu de temps, on a intégré sans presque s’en rendre compte beaucoup de codes implicites de la ville : laisser un tip égal à 2 fois la taxe (mais surtout pas en pièces, c’est malpoli ici), indiquer au chauffeur de taxi non pas votre adresse mais le coin de rue le plus proche de votre destination, réserver systématiquement dans les restaurants sous peine de déception chronique, commander un café en précisant « regular coffee » etc.

Une de ces petites particularités étonnantes, qui m’a joué beaucoup de tours au début, fut le fameux « Hi ! How are you doing today ? » qui ponctue toute entrée dans un magasin ou restaurant ; très courtoise, je m’efforçais de répondre à cette étrange question par un hésitant et souriant « Great, and you ? » auquel mon interlocuteur ne m’opposait jamais aucune réponse, me faisant croire les premières semaines à une muflerie américaine généralisée. Je compris enfin que dans la grande tradition d’accueil outre-Atlantique, cette question relevait de la pure rhétorique et n’appelait aucune réponse, tel un « Ca va ? » lancé distraitement à un collègue entre deux couloirs ; nécessairement, ma réponse naïve laissait mes interlocuteurs un peu désarçonnés, peu habitués à devoir répondre eux-mêmes à cette question finalement si incongrue.

Deux détails particulièrement intrigants, se remarquent facilement pour un Français fraichement débarqué. Tout d’abord, l’Américain, mais surtout l’Américaine parle FORT, et par fort, j’entends malheureusement, plus de 50 décibels au-dessus du niveau sonore jugé acceptable pour une conversation en France. Ainsi, il n’est pas rare d’avoir l’impression que votre voisine de rayon de supermarché est au téléphone avec sa grand-mère sourde, ou cherche à attirer l’attention d’une personne portant un casque-anti-bruit à l’autre bout du magasin, alors qu’elle est simplement en train de discuter avec la personne à cote d’elle. Cette impudeur verbale est surement à mettre en relation avec l’impudeur physique gênante des vestiaires de salles de sport déjà mentionnée dans un article précédent.

La deuxième particularité, tout à fait stupéfiante par son manque de logique concerne les tourniquets de métro. Etrangement, ici, on utilise les mêmes pour entrer et sortir du métro, ce qui génère parfois, outre une importante confusion, pas mal de retard et de fureur. Exemple : quand le groupe de lycéens du New Jersey en vadrouille avec leurs profs dans la grosse Pomme décide de sortir tous du métro, au moment même où vous souhaitez y entrer à l’issue d’une folle course pour tenter d’attraper le métro qui vous transportera à l’heure vers votre rendez-vous, eh bien, en plus d’avoir l’impression de nager à contre-courant dans une cacophonie assourdissante (voir particularité intrigante 1, ci-dessus), vous êtes bougrement furieux contre ce $# !!@’**! système de tourniquet. Maigre consolation : le métro français jouerait lui aussi des tours à l’Américain globe-trotter. Pour preuve, l’anecdote de cette Américaine qui en voyage à Paris, peu habituée à devoir ouvrir elle-même la porte du métro, était restée coincée sur le quai en regardant s’éloigner le métro, interdite devant cet archaïque mécanisme d’ouverture de portes. (Moralité, l’Américain(e) devrait prendre la ligne 1)

Prochainement, le style new-yorkais ….

jeudi 22 avril 2010

Gym comique

Aurore Taupin Blog Gym comique

La série "Exotisme Américain" continue ; après "Les Américains cassent la croute", la chronique sportive.

Contrairement à Paris, où trouver un club de gym dans un rayon de 5km de chez vous relève de l'exploit, ici, la new-yorkaise sportive est plutôt confrontée au problème inverse, à savoir l'embarras du choix. Les avantages comparatifs proposés par les différents clubs sont assez édifiants. Je n'en citerai que deux ; le premier, Equinox, propose aux mannequins de ne payer que 50% de l'abonnement, espérant ainsi attirer la new-yorkaise jet-set en lui offrant pour une somme astronomique la possibilité de se muscler le ficeps aux cotes d'Eva, Naomi and Co, i.e aller simple pour une bonne déprime sur sa condition de femme-poire. Si vous ne voulez pas vous galber le mollet dans une ambiance si glamour, Crunch à l'opposé revendique un message McDonaldien type « Venez comme vous êtes » avec kilos en trop, votre petit ventre et votre tenue des années 80 (La pub est assez drôle, je vous conseille d'aller la voir). (Au passage, je me demande bien quel sadique a eu l'idée d'appeler une salle de sport comme une barre de chocolat.)

J'ai donc choisi prudemment le classique New York Sports Club. Pas si classique que ca d'ailleurs, au vu du programme des cours, qui s'annonçait … sportivement original. Passée ma surprise devant la présence de cours d' « Urban Rebounding », de « Boot Camp » ou encore de « Zumba Dance » … je me lançai au bout d'une semaine d'hésitation dans des cours de « Total Body Conditioning » (tout un programme !) et de Pilates. Le Pilates s'avéra d'ailleurs beaucoup plus fatiguant que le prometteur Body Conditioning, me laissant complètement et littéralement sur les rotules, le corps fourbu de courbatures pour plus d'une semaine, les abdos douloureux au moindre ricanement. Apres plusieurs mois à fréquenter assidument ma petite salle de sport, outre une certaine tonicité additionnelle constatée en différents points de ma musculature, je me lançai dans l'exploration de nouveaux cours, bien mal m'en prit ; l'Urban Rebounding – cours sur mini-trampoline, me laissa un mal de terre très étrange après une heure de sautillement ridicule sous l'œil goguenard des apprentis haltérophiles de la salle adjacente ; à la Zumba Dance, je ne fus pas en reste niveau ridicule, essayant péniblement et sans grâce aucune de suivre les pas techniques et sensuels de la sosie d'Eva Mendes qui faisait office de prof. Enfin, mon expérience du Boot Camp s'acheva avant même d'avoir commencé, trop effrayée par la grosse voix caverneuse de « l'instructeur », qui prenant son rôle très à cœur aboyait déjà ses instructions avant même l'entrée dans la salle.

Apres une heure d'effort, le plus dur reste à venir, la terrifiante épreuve du vestiaire. Car dans l'Amérique pas si chaste et ni puritaine de New York, la pudeur, et c'est le cas de le dire, se laisse au vestiaire. Non contente d'avoir partagé avec vous sueur et ridicule pendant une heure, la new-yorkaise sportive entend bien sceller cette nouvelle proximité en exhibant fièrement, à tort ou à raison, son corps dans les vestiaires. Il n'est donc pas rare, entre deux mouvements acrobatiques pour essayer de vous changer sans laisser tomber la serviette qui vous couvre, de vous retrouver nez à nez avec l'éclatante nudité de votre voisine de casier, qui revient paisiblement de sa douche, serviette négligemment posée sur l'épaule. Dans la précipitation pour tenter de détourner au plus vite les yeux de cette déroutante vision, vous ne réussissez souvent qu'à lâcher serviettes et habits dans une sorte d'affolement général, offrant ainsi un tableau des plus cocasses aux autres femmes de la pièce.

Mais pour partir sur une touche joyeuse, il vous suffit de faire un tour par le coin des haltères, où instructeurs et amateurs, t-shirt ultra-moulant, biceps saillants et pectoraux en avant, se pavanent à qui mieux mieux devant l'œil sceptique des « runneuses » sur leur tapis roulant ; observer leur parade de paons musclés suffit en général à vous faire quitter la salle le sourire (moqueur) aux lèvres.

Recommandation sportive : le cours de Pilates du jeudi soir au NYSC de Mercer Street.

lundi 19 avril 2010

Burger King

Aurore Taupin Blog Burger King

Je commence aujourd'hui une grande série sur toutes ces petites choses qui rendent la vie si exotique pour un Français (Européen ?) à New York.


Etant une des personnes les plus difficiles à contenter en matière d'alimentation, je me devais de commencer par là, choc des cultures maximal pour l'éternelle difficile que je suis *.

La première chose à noter concerne évidemment la taille des portions ; quand vous demandez à votre petit(e) deli/resto/cantine du coin, le poulet/veau/bœuf du jour ; vous êtes surpris de vous retrouver avec non pas un, ni deux, ni même trois, mais 4 tranches copieuses de la viande en question. Il est souvent malheureusement un peu tard pour aller demander au cuisinier un quart de portion (qui vous regarderait en plus avec un air affligé devant la caricature de Français(e) que vous lui offrez) ; aussi vous envisagez alors de partager avec toute votre équipe votre repas, juste avant 1/ de vous rappeler qu'ils sont américains, 2/ de constater qu'ils ont tous pris la même portion que vous, 3/ de voir qu'ils n'ont pas l'air le monde du moins découragés par le demi-bœuf qu'ils ont chacun à manger dans leur assiette.


Cette curieuse tendance à grossir les portions trouve son paroxysme au cinéma ; où - outre le fait que vous pouvez vous commander un plein bucket de poulet frit à « grignoter » pendant le film, première anomalie notable pour un Français fraichement débarqué – le pop-corn devient un investissement collectif (3-4 personnes minimum) si vous voulez espérer arriver à bout et donc rentabiliser le sachet mutant qu'on vous tend à la commande d'une « small » portion. Vous devenez carrément interloqué quand on vous demande si vous voulez du … beurre (???!!!!) dessus …



Ce qui m'amène à une deuxième réflexion non plus sur la taille des portions mais sur le cœur même de l'alimentation (accessoirement le cœur même de mon problème). Traditionnellement, certains aliments restent de véritables mystères pour nos petits palais européens ; à commencer par le peanut butter ou la crème au beurre à tout va. Ca se complique quand on comprend – à notre plus grande stupéfaction, que le peanut butter fait ici office de véritable « huile de foie de morue » moderne, croisement hybride entre le Nutella pour le plaisir à tartiner, et l'activité à l'intérieur qui se voit à l'extérieur de notre Bio de Danone national. Du coup, il se consomme à toutes les sauces, et des petits chocolats au peanut butter vous sont même offerts gracieusement à la cantine, pour promouvoir une alimentation healthy (au début, je croyais que c'était pour fêter Pâques en retard, pour vous dire le décalage des mentalités)


Pour ce qui est de la crème au beurre, j'en ai un souvenir particulièrement ému – haut-le-cœur – depuis cette arrivée matinale à mon travail, accueillie par un gâteau mutant, tout droit sorti d'un dessin animé, commandé pour l'anniversaire d'un de mes collègues. Le gâteau en question était composé selon une recette très simple, une succession de couches de génoise et de crème au beurre, recouverte d'un épais glaçage de … crème au beurre, lui-même surmonté d'inscription multicolore en … crème au beurre célébrant l'anniversaire de l'heureux fêté. Une pure merveille aux yeux de la moitié américaine rassemblée pour l'événement, qui salivait déjà, assiette tendue et yeux brillants. Tandis que l'autre moitié, française, cherchait désespérément et sans solidarité aucune, une excuse pour échapper à la tranche de gâteau façon Obélix qu'était en train de couper l'assistante. Une des nombreuses injustices du poste de stagiaire tient à ce que, étant la dernière servie dans ce genre de cas, pour trouver une excuse différente du mal au ventre (invoqué par votre collègue de droite), de l'allergie (votre manager) ou du régime sans sucres (collègue de gauche), le temps vient à manquer. Je revis alors ces souvenirs émus de cantine de primaire et cette patibulaire surveillante de cantine qui m'obligeait à finir mon assiette de choux, insensible à mes pleurs et à mon dégout le plus profond pour cet aliment. (Un psychologue de comptoir y verrait sans doute mille et une explications pour mon rapport désormais conflictuel à la nourriture).


Je ne m'étendrais pas sur toutes les autres petites disparités culinaires qui constituent le fossé alimentaire transatlantique, mais en noterai juste deux autres pour finir, pour le plaisir, pour que vous ne puissiez plus jamais les voir sans vous en étonner aussi : les glaçons et la betterave ; les premiers accompagnant systématiquement toutes les boissons ou presque (thank God, le vin y échappe encore, mais ne cherchez plus pour trouver où ont été inventées les atroces « piscines » de champagne à la mode en ce moment) ; et la betterave, aliment honni de tout écolier français, nourriture de cantine par excellence, semble ici avoir été élevée au rang de fin du fin gastronomique (pour info, betterave se dit « beet » en anglais, aussi attention au traitre « beet carpaccio », qui se confond facilement au gré d'une lumière tamisée d'un restaurant branché avec le plus traditionnel « beef carpaccio », jusqu'à l'arrivée d'une chose violette insipide non identifiée dans votre assiette).




Mais pour rendre à l'Oncle Sam ce qui lui est du et tuer dans l'œuf ce début naissant de snobisme gastronomique français, rappelons aussi certaines des nombreuses réjouissances alimentaires américaines ; en vrac, les burgers juteux avec de la vraie bonne viande qui fond dans la bouche, les bagels à toute heure, les maxi-pièces de viande et les steakhouses à chaque coin de rue, le choix indécent d'ingrédients pour votre salade du midi, les french toasts, les pancakes, les waffles et toute autre spécialité brunch-esque, les cheese-cakes, les cookies, le café à la banane, les donuts, les crab-cakes, le meatloaf etcetera etcetera

(*Maxi-parenthèse : Attention, je n'aime pas rien, comme aiment le dire certains, j'ai juste … un palais délicat, sensible :

  • aux textures : vade retro concombres, carottes, salades etc. jugés trop croquants ; fruits et légumes en majorité trouvés « filandreux » … Je ne peux pas faire une liste complète, ca serait trop long
  • aux mélanges des genres (je n'ai jamais été aussi heureuse que le jour de l'invention des Fruix, enfin des yaourts sans « petits bouts », et je refuse consciencieusement les jus de fruits pressés, source de petits bouts flottants non identifiés plus connus sous le nom de « pulpe »),
  • aux odeurs - fromage, ail, oignons, friture, bref tout ce qui permet de décrire votre repas rien qu'au petit fumet qui vous suit à la trace pendant le reste de la journée),
  • et aux contours peu clairs (j'ai toujours trouve suspect les plats en sauce, façon habile selon moi de camoufler les bouts de gras, petits os, nerfs et autres déconvenues culinaires habituelles). )

samedi 10 avril 2010

These boots are made for walking




Des nouvelles du front new-yorkais.

Extrait d'un mail de février 2010


C'est un véritable front ici, avec la neige qui s'est abbattue sur la ville depuis quelques jours : les boutiques sont pour la plupart fermées, de meme que les écoles ; les voitures roulent au pas ; le métro est désert et la neige, en amortissant les bruits, donne à la ville un côté très surréel et étrangement calme.


J'ai donc ressorti mes ma-gue-ni-fiques boots de neige pour braver le blizzard ces derniers jours Joie du tout-confort à l'américaine, il est possible d'éviter la tempête en arrivant à ma station de métro finale, grâce à un très bon réseau souterrain de couloirs, qui relient plus ou moins tous les buildings de Midtown, autour du Rockefeller Center. C'est assez labyrinthesque et of course, surchauffé, mais c'est une bonne alternative à la marche sous la neige ces jours-ci.

La neige ne donne pas seulement à la ville son étrange calme, mais permet également de se régaler des looks de jours de neige de mes différents collègues ; plusieurs techniques pour braver la neige sont expérimentées par mes voisins de bureau, pour mon plus grand plaisir, car elles offrent des accoutrements assez cocasses à observer : costumes rentrés dans des bottes en caoutchouc pour les hommes, sacs en plastique entourés autour des pieds pour les allumés qui sont partis sans voir qu'il neigeait plus fort que dans les rêves du comité organisateur des JO, chaussures de montagne, charlottes pour les femmes à brushings ...

Autre divertissement proposé par le temps neigeux : voir les touristes inexpérimentés tomber dans la plus grosse feinte new-yorkaise, i.e la flaque de bord de trottoir tellement géante qu'elle a l'air d'être de la glace. On n'est pas vraiment new-yorkais tant qu'on est pas tombé au moins une fois dans le panneau (c'est un véritable baptême par les pieds, c'est très froid et ça laisse très inconfortable pour tout le reste de la journée, mais c'est définitivement un signe d'appartenance à la communauté des new-yorkais).


Tous les jours à mon travail, je me régale de toutes les petites différences entre la France et les US, qui occasionnent de grandes discussions avec l'américain de l'équipe, C. .Ainsi, je découvre que la sécurité routière est une non-problématique ici, et que pour eux, c'est extrêmement surprenant que le gouvernement français finance des pubs pour la sécurité routière,"it's a private matter, you know". J'avais déja découvert la profonde méconnaissance de la diététique ici, mais là ça devient carrément n'importe quoi (et ceci explique cela), quand toujours le même C., m'explique que le peanut butter (oui oui, le peanut butter, comme dans peanut (hum, gras) + butter (hum, gras)), il se force à en manger, car c'est bon pour la santé, mais lui il n'adore pas ça, contrairement à tous ces fellow compatriotes (qui eux en mangent à la fois par gourmandise et par "diététique").

Ils adorent que l'on ait des grèves toutes les 10 minutes ("you have to protect your rights, like we do with firearms"), ne comprennent pas pourquoi on a un Président ET un Premier Ministre, pensent globalement que la vie en France, c'est comme dans Amélie Poulain, sont persuadés que la France est le pays qui s'est le mieux sorti de la crise économique (un point de vue très divergent du Français moyen, à en croire les journaux), trouvent normal d'avoir des pubs anti-avortement à la télé (freedom of speech, 5th amendment, god bless America), parlent de manière générale avec 50 décibels de plus que les Français, et enfin last but not least, ont érigé la betterave en fin du fin gastronomique, alors qu'elle est plutot synonyme d'ignonimie culinaire chez nous.


Bref, j'expérimente chaque jour le fossé culturel transatlantique et je m'en régale.




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